Il s’agit d’un partenariat inédit de recherche-action avec l’Université Savoie Mont Blanc, initié en 2022 et lancé auprès du public en janvier 2023.
Parce que mener un projet ayant pour ambition le maintien de la qualité de vie au Grand-Bornand sans l’engagement de sa population et ses acteurs n’aurait aucun sens, les habitants sont impliqués tout au long de la démarche afin de partager les enjeux et de co-construire les outils à déployer.
Ce défi, l’USMB et Le Grand Bornand le relèvent avec une ampleur inédite et exceptionnelle. De juin 2022 à décembre 2023, ont été réalisés :
Le diagnostic territorial permet de valider certaines forces et révéler des vulnérabilités, sans prétendre à l’exhaustivité. Il a également permis d’étudier la faisabilité de répondre avec fiabilité à certains objectifs de recherche :
Le travail entamé est prometteur et le partenariat va se poursuivre afin d’aboutir à un chiffrage solide.
Les parties concluent qu’elles ne peuvent raisonnablement pas aboutir ou garantir des résultats satisfaisants au regard des ressources à disposition de l’Université et de la Commune. Il est donc décidé, avec regrets, de renoncer à cet objectif initial, en l’absence de partenaires extérieurs qui rendraient réalisable cette ambition.
D'autres acteurs alpins, spécialistes des données (G2A) et de la durabilité (Mountain Riders), se sont récemment lancés dans le développement d’un projet similaire. Il apparait désormais judicieux de s’intégrer à cette démarche.
ALIMENTATION
Une étude a permis de recenser les potagers, cette culture reste très forte au Grand-Bornand. En créant des jardins partagés en 2022 et en développant le compostage communal, la Commune encourage ces pratiques et tente d’offrir à tous la possibilité de s’y inscrire.
L’offre alimentaire locale a été analysée ainsi que les attentes pour une meilleure résilience alimentaire. L’offre en produits locaux reste majoritairement orientée vers le tourisme. De plus, la production agricole répond peu aux besoins alimentaires du quotidien (fruits, légumes, céréales). Néanmoins, des initiatives citoyennes émergent avec un certain succès (achats groupés en circuit court ou biologique).
AGRICULTURE
Une étude s’est penchée sur les conditions de vie et travail des agriculteurs, avec un approfondissement spécifique auprès des jeunes en formation d’agriculture.
Le lactosérum, sous-produit issu de la production de fromage, présente des risques environnementaux ou sanitaires s’il est rejeté directement dans la nature. 35m3 sont produits chaque jour au Grand-Bornand, c’est un vrai défi pour la filière de gérer le petit lait.
Et après ?
Des pistes très encourageantes permettent de confirmer des possibilités de valorisation économique (cosmétique, alimentation, plastique biosourcé). Plusieurs micro-entreprises du territoire testent actuellement des transformations en savon ou boisson fermentée pour de possibles débouchés. Ces pistes, potentielles créatrices de valeur ajoutée, ne permettent cependant pas de traiter le volume produit.
Pour traiter les risques environnementaux, des expérimentations, notamment en Savoie, démontrent qu’il est possible, sur place et pour des exploitations de taille modeste, de traiter les charges polluantes. Le 25 avril 2024, une réunion rassemblant la filière agricole autour de ce sujet, a permis de valider une poursuite commune, via le pilotage de l’AFTALP, des réflexions et des expérimentations. La Commune recrute une stagiaire à l’été 2024 afin d’apporter un soutien aux agriculteurs dans la définition des solutions les plus adaptées à leurs problématiques de traitement du lactosérum.
BIODIVERSITÉ
Le Grand [La]BO a permis le comptage des hirondelles et de certains pollinisateurs. Ce fut aussi l’occasion de nombreuses animations et sensibilisation des acteurs locaux. Les espaces verts ont initié des actions : fauchage tardif et diagnostic pollinisateur dès 2023, gestion maîtrisée de l’eau avec récupérateurs en 2024. L’étude conclut que la biodiversité se porte bien au Grand-Bornand, c’est une chance et un devoir de la maintenir, au regard de l’effondrement global de la biodiversité connu en Europe.
La Commune agit ! Depuis 2021, un observatoire environnemental du domaine skiable a été initié. Ce dernier a permis par exemple de mieux considérer les zones humides dans la gestion du domaine ou encore de préserver plus efficacement les populations de Tétras-Lyre avec des mises en défens hivernales et estivales.
La Commune souhaite étendre la connaissance de la biodiversité à l’ensemble du territoire, par l’établissement d’un Atlas de la Biodiversité Communale (ABC). La candidature sera soumise début 2025 pour espérer un financement jusqu’à 80%. L’ABC permet de réaliser un diagnostic complet de la biodiversité communale, de développer les sciences participatives et la sensibilisation de tous les publics, de définir un plan d’actions issu des connaissances acquises.
L’Université, accompagnée du cabinet Stratorial, développe une méthodologie innovante afin de réaliser une cartographie des business models actuels et émergeants sur le territoire, en définissant leurs interactions et en chiffrant leurs volumes respectifs.
Et après ? Une première version a permis de commencer à répartir le poids de chaque business model dans l’économie locale à partir des fichiers fiscaux. En 2024-2025, les travaux vont se poursuivre pour consolider les données chiffrées afin d’objectiver le poids de chaque business model, notamment celui du ski, et envisager les trajectoires possibles.
Le Grand-Bornand dispose d’une offre diversifiée plutôt remarquable et assez bien structurée. Néanmoins, la diversification déjà présente ne crée pas toujours de modèles économiques viables et dépend encore souvent, pour son fonctionnement, des bénéfices économiques associés au ski alpin.
La Commune agit ! La Mairie, le Grand-Bornand Tourisme et l’exploitant des remontées mécaniques poursuivent les efforts de diversification. La Source est un exemple parlant. Dernièrement, une étude portée par la SAEM les remontées mécaniques du Grand-Bornand, cherche à identifier les nouvelles activités qui pourraient manquer et contribuer à l’attractivité économique touristique.
…avec l’intercommunalité : certaines activités, notamment outdoor, à certaines périodes et sur certains sites, peuvent créer ou intensifier des conflits d’usages. Le schéma des activités de pleine nature (APN), initié par la Communauté de Communes des Vallées de Thônes (CCVT), doit permettre d’identifier ces conflits et mieux les réguler. Une initiative est lancée à l’été 2024 pour affréter les publics aux Cols des Annes et de la Colombière en navettes et limiter l’impact de la voiture dans des espaces sensibles.
La mission confiée à l’Université a permis de confirmer que la ressource en eau est suffisante pour les besoins actuels du Grand-Bornand. Cependant, les changements climatiques montrent qu’aux périodes d’étiage, les risques de pénurie d’eau s’aggravent sur certains secteurs, notamment pour les pratiques pastorales. Le Borne est aujourd’hui sujet, comme tous les cours d’eau des massifs préalpins du nord, à une réduction drastique de son module annuel qui est quasi divisé par deux entre avant (près de 4 m3/s) et après (env. 2 m3/s) la charnière des années 90. A cela s’ajoute un allongement (juin à octobre) et une intensification (décembre-févier et août) de ses périodes d’étiage.
La Commune agit ! En lien avec le Département, Le Grand-Bornand réalise des travaux d’approvisionnement dans les alpages : à Samance ou à la Bombardellaz récemment. Progressivement, la Commune se dote de bacs de rétention pour l’eau pluviale, notamment pour les besoins des espaces verts et de l’entretien des voiries. Enfin, la vigilance est renforcée pour développer la sobriété des usages et la chasse des fuites dans les réseaux. Ainsi, pour exemple, la rénovation de la patinoire en 2024, avec un nouveau système de refroidissement, permet l’économie de milliers de mètres cubes d’eau prélevés chaque année.
…avec le SM3A : la question de l’eau est cruciale et mérite des éléments très solides pour agir durablement. Une étude « volume prélevable » permettrait de déterminer les volumes disponibles présents et futurs et adapter les stratégies et usages en fonction. Cette étude, complexe et onéreuse, doit se réaliser à l’échelle de l’Arve et ses affluents via le SM3A. La Commune soutient son lancement pour obtenir un outil d’aide à la décision fiable dans les prochaines années.
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Des sondes ont été installées à l’intérieur et aux abords de l’école Saint Jean-Baptiste de janvier à avril 2023. Les données récoltées confirment une bonne qualité de l’air, supérieure aux mesures effectuées dans d’autres stations de montagne.
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Le Grand [La]BO a permis de confirmer le potentiel solaire du Grand-Bornand.
La Commune agit ! Consciente de l’enjeu de développer les énergies renouvelables, la Mairie a initié une étude en lien avec le CAUE 74 pour inscrire des nouvelles règles d’urbanisme autorisant les panneaux solaires sans trop altérer la qualité architecturale et visuelle du patrimoine bornandin.
Le territoire dispose d’un fort potentiel géothermie et bois. La Commune développe des projets de géothermie ciblés (Maison Jalle en 2025) et un réseau de chaleur bois pour l’ensemble du cœur de village. Ce projet, porté par le Syane, pourrait voir le jour d’ici 2028. Il permettrait d’alimenter plus de 25 bâtiments publics et privés, faisant passer la part des énergies renouvelables produites localement, dans la consommation d’énergie totale du territoire, de 12% à 19%.
La Commune porte également pour ambition de ne plus avoir aucun bâtiment chauffé au fioul d’ici 2030 et se passer ainsi complètement des énergies fossiles dans le mix principal de son patrimoine.
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L’école du Chinaillon a fait l’objet d’une étude inédite permettant, à partir d’un modèle 3D, de déterminer les améliorations possibles du bâtiment en matière énergétique. La rénovation thermique aurait un impact considérable mais la gestion sobre du bâtiment, sans rénovation, permet également de faire des économies d’énergie conséquentes.
La Commune agit ! Une enveloppe de 50 000 €, hors subventions, a été votée en 2024, dédiée à des actions d’efficacité et sobriété. Le Conseil municipal a priorisé certaines évolutions de gestion du patrimoine communal pour plus de sobriété : vannes thermostatiques, gestion téléguidée etc.
De plus, d’ambitieux programmes de rénovation ont lieu pour maintenir le parc communal en bon état et réduire, parfois considérablement, les dépenses énergétiques. L’extinction partielle de l’éclairage public depuis 2022 (40% de baisse des consommations énergétiques), le remplacement du groupe froid de la patinoire en 2024 (25% d’économies d’énergies attendues) sont deux exemples qui traduisent des résultats d’importance. La Commune est en train de construire son plan pluriannuel d’investissement pour anticiper les nombreuses réglementations qui imposent la rénovation des bâtiments.
Enfin la Commune porte un objectif ambitieux de baisser de 25% toutes les consommations d’énergie du patrimoine communal d’ici 2030, par des actions de sobriété et d’efficacité.
Le Grand [La]BO a déjà permis d’aborder de nombreux sujets et d’accélérer les actions du Grand-Bornand sur certaines thématiques, comme les énergies renouvelables, la valorisation du lactosérum ou la biodiversité.
Des réflexions complexes se poursuivent sur le modèle économique et l’anticipation des changements climatiques au sein du Grand [La]BO et au-delà, avec la réalisation de l’étude Climsnow, le renouvellement du label Flocon Vert ou l’étude lancée sur la diversification touristique par la SAEM des Remontées Mécaniques.
